L’idée n’est pas nouvelle mais a été creusée assez loin par une équipe japonaise, qui a expérimenté une liaison radio, plutôt que l’induction. Avec des plaques métalliques incluses dans la chaussée et des pneus équipés de récepteurs métalliques, il semble possible d’alimenter des véhicules en train de rouler. Pour l’instant, le principe fonctionne au labo…
Une équipe de chercheurs, menée par Masahiro Hanazawa (Toyota Central R&D Labs) et Takashi Ohira (Toyohashi University of Technology), travaille sur un système de transmission d'électricité à distance par ondes radio entre la chaussée et les roues d’un véhicule. Le principe diffère de celui de l’induction électromagnétique, connu pour les chargeurs de mobiles sans fil. Comme l'a déjà testé Google, le procédé peut être adapté à la recharge de voitures électriques garées sur un plot.
Première différence du système japonais : il est mieux adapté à la recharge d’un véhicule en mouvement. Des systèmes à induction installés sous la route, alimentant donc des véhicules en train de rouler, ont déjà été imaginés. Mais la transmission se fait à une certaine distance, entre la chaussée et le plancher du véhicule, lequel doit être assez précisément positionné au-dessus du conducteur.
Dans le système japonais, ce sont les pneus qui font office de récepteur grâce à une ceinture de pièces métalliques incluse dans la matière plastique, et à des condensateurs. Ce récepteur n’est donc qu’à quelques millimètres de l’émetteur, qui peut être assez large.
Faire le plein en roulant
De plus, affirme l’équipe japonaise, la transmission par ondes radio, plus simple, conduit à des infrastructures moins coûteuses. Les chercheurs décrivent tout de même de grandes plaques métalliques qu’il faudrait inclure dans le bitume pour former deux pistes. La transmission de puissance électrique par ondes radio n’est pas une nouveauté puisqu'il existe déjà des prototypes pour des systèmes sans fil dans une pièce. Un constructeur chinois commercialise même un téléviseur sans fil alimenté de cette manière.
L’inconvénient de cette technique est la perte inévitable d’énergie. « Elle n’est que de 20 % » a expliqué Takashi Ohira au magazine américain New Scientist. Dans l’appareil de test, décrit dans un communiqué de l'université Toyohashi, on remarque non pas une mais deux plaques métalliques, de 20 par 30 centimètres, la seconde se trouvant au-dessus de la roue. L’expérience n’était là que pour estimer la faisabilité et débroussailler les premières inconnues techniques, comme la fréquence idéale des ondes radio.
Ces premiers pas étant acquis, il reste encore un très long chemin jusqu’à la route électrique. La tension nécessaire n’est pas précisée. Dans le magazine New Scientist, un ingénieur de l’université d’Auckland l’estime à 50.000 volts, ce qui est tout de même beaucoup. Il reste aussi la question des parasites et des interférences avec l’électronique de bord. On peut donc pour le moment se contenter de rêver à des voitures qui iraient faire le plein en roulant…